Lorsque les doigts s’enroulent autour de la pierre la nuit,
mes paumes absorbent son histoire accumulée
Je suis moindre par rapport à cette pierre
cette pierre est plus grande que mon père
tu as demandé, que vas-tu
faire avec cette pierre ? peut être que tu as remarqué
que l’expression de mon visage était
éteinte. J’ai saisi la pierre fermement, mes ongles
se sont enfoncés dans ma peau et j’ai jeté la
pierre sur la fenêtre à travers la pièce. une
toile d’araignée s’est formée sur l’impact. le verre
s’est fissuré, mais n’a pas volé en éclats.
Tu t’es demandé pourquoi je l’avais fait et je
me suis demandé pourquoi tu te demandais pourquoi je l’avais fait,
pourquoi tu ne savais pas tout simplement. J’ai souri et dit
Je n’ai rien fait
c’est la pierre qui l’a fait.
mais tu as dit : tu l’as jeté,
à quoi j’ai répondu, elle a sauté
de mes mains.
tu ne m’as pas cru. pourquoi.
j’ai ramassé la pierre
qui était sur le sol et celle-ci tremblait
dans ma main. J’ai pensé que le tremblement
voulait dire qu’elle était seulement entrain de rassembler
ses forces pour pouvoir se lancer
à nouveau.
Je m’ennuyais à regarder la pierre donc je
l’ai glissé dans ta poche.
ton pénis
a commencé à gonfler
MANGE CE LIVRE. CEUX-CI NE SONT PAS DES POÈMES
CECI N’EST PAS UN POÈME
CECI N’EST QU’UNE
BACCHANALE
PETITE BONNE À RIEN,
TU NE FAIS QUE TE GAVER
DE LA CARCASSE DE LA
PENSÉE INFORMÉE
FÊTE YO UHOU JE FAIS UNE FÊTE DANS LES PAG ES
YO UHOUUU
TO I VAURIEN,
TA VISION DÉBRIDÉE
CANNIBALISE LA CHALEUR
DES CORPS RAYONNANTS
OUAIS.
AMBROISIEEE
Jackie Wang
Traduction par Lise Thiollier et John DeWitt
Cahier spécial poésie Anglophone
Revue Pli, numéro 08, 2017