Il est où ton temple enfin,
ta statue ?
Tu continues à t’emporter tout le temps.
Tu me dois un temple,
j’espère que tu t’en souviens,
ou au moins une étendue assez grande
de terre pour mettre un château dessus.
Je touche ton temple avec ma paume.
Est-ce impoli ?
J’ai trouvé ça dans la poubelle.
Ça ressemblait à ta tête donc j’ai pensé
qu’il faudrait le ramasser avant qu’elle ne devienne toute
sale et abîmé.
Allô ?? Allô ? AH oui, voilà le
IL qui parle :
Il veut être au chaud
Il veut être senti
Il veut être en plastique
Tu sais comment c’est…
Enfin bref. Je voulais demander
quand je peux venir me faire couper les cheveux.
Ma tête est toute sale et mouillée.
Quelqu’un l’a laissée dans la poubelle, tu sais.
Le soleil se lève et il fait jour, vraiment.
Un hibou plat se noie
ces ailes touchent à peine les nuages en passant,
de l’eau sur ses plumes noires. Il pleut
sur cette scène. Il est éclairé par une lumière tueuse.
LUMIÈRE TUEUSE.
Urgent part avec fracas partout.
Urgent est en colère. Urgent appelle Jürgen.
« Salut Jürgen. Je ne te sens pas bien.
Oui, une sorte de fièvre. Un truc de dingue. »
Urgent raccroche, boit un verre de gin.
Urgent se sent moins nerveux maintenant.
C’est une sorte de jaune verdâtre, tu sais
avec une teinte de magenta. La teinte te semble
chaude mais en fait elle est froide. Tu vois ce que je veux dire ?
De l’eau tombe de la cascade. De l’eau tombe
de la cascade. De l’eau tombe de la cascade
De l’eau tombe de la cascade. Plus d’eau
tombe de la cascade.
Je sens le gin dans son haleine. « Tu es ivre
Urgent ? Qu’est-ce que ça te fait ? Je
n’arrive pas à imaginer. Tu veux que je te ramène
des matériaux pour expérimenter ?
« Je me sens ivre, c’est tout ce que je sens, »
dit Urgent. Ah, bien sûr. « Non, tu ne comprends pas,
je me sens toujours ivre. Quoi qu’il
arrive. » Ah bien sûr.
« Non, tu ne comprends pas. » « Ah bien sûr. »
« Non, tu ne comprends pas. » « Ah bien sûr. »
« Non, tu ne comprends pas. » « Ah bien sûr. »
« Non, tu ne comprends pas. » « Ah bien sûr. »
Le lait ruisselle le long de cet arbre, et revient
le singe saute vers la riche saveur,
la chair et le vernis de la noix de coco se déversent
partout. Singe est fatigué, tire
la langue, met la noix dans un sac.
Une expérience prudente avec des angles et
la suite, tout le monde la connaît. J’ai un pied dans la porte.
J’ai mal. Ça vaut mieux, ça vaut mieux.
Je te dis. C’est comme ça.
Un reflet dans l’arbre sur l’écran
interrompu par le visage montrant des signes de pensée,
un effet facile, ça marche sur toi.
Un système de croyance est peint
sur des murs couverts de latex.
Un système de croyance est dessiné
sur le paperboard des crétins.
Que des visuels, surface
tu te souviens, surface ?
Die inneren Werte der Angst?
Chirurgischer Wahnsinn. Natürlich
bedeutet Oberfläche ALLES. Deshalb
et c’est pourquoi la peur grimpe
le long des poumons quand j’ouvre les yeux,
j’ose jeter un oeil sur n’importe quoi
crée par nous maintenant.
La relation entre faire-image
et l’agenda a toujours été compliquée,
des messages chiffrés coulent comme des ruisseaux
souterrains traversant l’histoire de la peinture.
Professionnel par professionnel
chacun avec un don tendre,
donne des câlins, hoche la tête, se promène.
L’étrangeté de l’interaction humaine.
– Ein weiteres Weltbild – Ein neuer Blick
– Ruhige Konzentration – Liebe und Offenheit
– Fröhlichkeit und Großzügigkeit,
in Gedanken und Taten
– Aufmerksamkeit
Nathalie Häusler
Traduction par John DeWitt et Salomé Coubes
Cahier spécial poésie Anglophone
Revue Pli, numéro 08, 2017