Douce gesticulation d’aérosols cicatrisés
Bonbonne de gaz comme des pavés humiliants
Domiciliation erronée
Indisposition tentaculaire
J’ai une collection de coupures de journaux d’articles au buvard,
expression castrée, claustrophobie généralisée.
Les anciens combattants posent leurs dentiers sur les flots
Couronne de gingembre sur cheveux grisonnants
Des portées de chiots et du céleri rave
Des cornées dans l’étau et un sanskrit qui bave
Alarmez les ahuris, sans détour
à coup de masse sur l’occiput
Consciences inondées de latex et neurones ligaturés,
blotties contre des torses imberbes les femelles accablées se
cramponnent à des mirages.
Les secrets d’État se dissolvent dans l’acétone des mensonges
Les podiums s’écroulent sous le poids des molécules
Épine de rascasse et brusque sauvagerie en pétale de rose
Procession dionysiaque de rates en chaleur
Processus de dispense morale.
Les pharaons gobent des nantis et distillent des pustules au sommet
des oliviers en trame de combat
Acquis chèrement le syndrome des luttes vaines
mélange gouttes d’eau et dissolvant en confiture d’absolution
Les pays lointains fabriquent des cutters pour les gradés fades
Cordes enroulées sur des chaînes de chevilles en rang
Liberté de dos, les yeux dans le vague
Concentration de végétaux sous des lampes à néons
Plastification identitaire de surplus matière humaine
Nous combinons des chaînes d’injustice tacite
à des veines tranchées sous le coup de la haine
J’ai le civet en émoi en route pour la loi,
et l’Extase facile qui disjoncte parfois
Figure tutélaire
Biture vicaire
Analphabète poète
Analgésique fantastique
Les édentés au pieds des tours ont les gencives libres
Les condamnés tempes aérées attendent que l’on viennent les fourrer
C’est la grande farce du vivarium globe oculaire
Ouvrez les mains qu’on vous les casse
J’ouvre mon cœur partisan à toutes vos brimades incongrues
J’use d’osselets pour soulager vos vertèbres nues
Vous endeuillez les soubresauts de mes résolutions
Et repentis je vous avale sans concession.
Des voiles et des masques fondent sur vos yeux mi clos
Sacrifice à la déesse des évadés du contrôle
Les avaleurs de sabre ont les sens aiguisés
Ils fouillent courageux et glairent alvéole
Offrande mortelle
Distance éternelle
Soupe de cordon ombilical distribuée charitable chrétien
Nivellement des masses par talon image
Je ne garderai aucun secret, en pâture aux buvards humains.
Toujours possibilité de diviser les songes en poudre d’or
À condition d’organiser notre propre mise à mort
Réactivité administrative
Docilité nominative
Sur des bancs usés les écorchés en tord boyaux regardent passer les voitures
abattoirs
travail
Fissure spatio-temporelle
Ovule sous tutelle
Encercler nos limites de fébrile goudronné en température seuil de pauvreté
Dans les rangs
un aimant.
La culpabilité se déchaîne
quand dilué dans mes veines
les gloutonneries malsaines
atteignent mes artères.
Et les pilules amères
avalées dans des verres
pleins de liquide précaire
rongent mes tendons de laines.
André Fortino
Revue Pli, numéro 06, 2016