Bourgeoisie

Bourgeoisie : nom à consonance dominante.

L’enkysté de tous ses préjugés géologique. Il faudrait la destruction d’une matière fissible (la bourgeoisie) – une vieille idée atomique – atomisée (l’idée) depuis trop longtemps, éparpillée (l’idée) par cerveaux perdus, par cerveaux interposés atomisés (l’idée) par leur préjugés atomiques, elle s’est fait oubliée (l’idée) de la destruction de cette matière fissurée mais jamais claquemurée, toujours à emmerdée, à bailler ses préjugés géologiques, à dire ce qui est, à dire ce qui se fait, à dire son monde, à lire Le Monde dans les chiottes découpée sur la rondelle des toilettes et du saucisson de la pensée, paraît que c’est un gros mot (la bourgeoisie) tant pis, elle rétorque « c’est celui qui dit qui est » (la bourgeoisie) et hop le tour est joué, oubliée déjà (l’idée) car la digestion a commencé, elle a tout avalé (la bourgeoisie) elle a avalé les vieux gauchistes qui n’étaient pas pauvres, elle a avalé aussi les pauvres qui n’étaient pas gauchistes, avalé les pauvres tout court, avalé ceux qui n’en avait pas (d’idée), elle les a avalé en rondelle de sa pensée pour les digérer en quelque chose de socialement comestible, en quelque chose de possible, de non-fissible qui n’y ressemble pas (à l’idée) mais à la bourgeoisie, en quelque chose de mangeable, d’avalable en un trait, en une rondelle, en quenelle de sa pensée, avalé au fond d’l’intestin bêle.


(Syn) Le grand estomac, la digestion de tout ce qui n’est pas d’elle, de ce qui fait grossir, de ce qu’il faut engloutir.

(Ant) La Révolution : une lente opération de déglutition, un procédé vomitif.

Marius Loris
Revue Pli, numéro 03, 2014

Pli n°3
Écrit
Marius Loris