1 – le bruit insistant des feuilles mortes écrasées
il dit qu’il attend la chute de cette grande masse liquide

2 – la forêt comme une chambre forte
un coffre inconnu

3 – mon lit de broussailles
du haut du sentier je vois la rivière se couper en deux
plusieurs fois ces cris nocturnes

4 – il ouvre un sillon pour canaliser l’eau blanche
il y a un champs d’herbe au bord de la forêt
il soulève la pierre de la bascule à eau

5 – il ouvre et referme sa porte en branchages
il marche pieds nus devant les trois saules

6 – il attend que la pluie le traverse
de ces cailloux blancs je ne ferai rien

7 – « et comment deviner que le courant clair tourne ?
« oui, je veux retourner vers la forêt ancienne »
Cette haie, les tiges les unes contre les autres
alors j’ai frappé la pierre avec ce morceau de bois

cette lumière, brûle et chante, ortie.
oui, nous habitons vos ruines, mais.
Jean-Marie Gleize et Patrick Sainton
Revue Pli, numéro 03, 2014