Il dessine les signes manquants, il dit avec ses mots courts,
il découpe les apparats de la ville, il scande,
il trace contre les murs des prisons, il cherche la parole,
il invente les mots, il devient archéologue,
il cherche l’altitude, il construit des cabanes,
il récupère les restes, il se sent égaré,
elle cadre la chute, il pense avec : ils perçoivent les ruines
-Ne devrait-il pas y avoir quelque chose, une entrée, une introduction,
quelque chose quoi.
Il a commencé par goûter les mots avant de pouvoir les dire.
Goûter le support des mots avant de pouvoir les lire.
Puis les mots sont entrés dans sa bouche.
Puis par la bouche est passé le mot –cuit-.
Il avait, petit à petit, disséminé sa langue, tout autour de lui.
-Nous nous sommes rendu au centre de la forêt.
J’ai sectionné le cadenas de la porte.
Désormais, nous ne rentrerons que par effraction.
Nous allons écrire avec effraction.
-Nous trouvons toutes sortes d’astuces pour nous procurer de l’argent,
pour le rendre à qui nous le demande. C’est l’absurde dans l’ainsi.
Il cherche l’accomplissement : le mot travail provient du mot trepalium.
-Rien ne va. Rien n’ira jamais car rien n’est jamais allé. (chanté)
Elle dit le voyage pour ne pas dire la fuite,
pour ne pas dire le comble de sa vie, pour dire combler le vide de son être : maintenu en vie.
Il ne sait pas encore qu’il sera entendu et qu’il devra dire.
Il a commencé par goûter les mots, laissé macérer les mots, dans un liquide
à déglutir, celui de sa bouche, acide et corrosif.
(Mordant, pas encore.)
-Nous cherchons, nous aussi, le sens de l’adjectif communiste.
Nous cherchons, nous aussi, à répandre l’anarchie.
« tout doit disparaître »
-Promotion sur les cuillères.
Il y a un petit train qui fait le tour du faux-centre de la ville.
-Il faut encore nous raconter des histoires pour pouvoir encore nous endormir.
-Nous sommes de l’émeute, impatients.
Il dit qu’il a cent visages, une même voix. Qu’il faut combattre contre
le cours normal des choses. Remonter le courant. La vie courante.
Que rien n’est acceptable. Que jamais contribue à abolir le hasard.
Qu’il n’a ni famille ni école. Il raconte qu’il ne sait pas parler,
qu’il a trouvé le fond des choses dans le partage de la solitude.
« NOTRE BUT EST D’APPROFONDIR
LES CONTRADICTIONS
à TOUS LES NIVEAUX »
Puis : Il dessine les signes manquants, il dit avec ses mots courts,
il découpe les apparats de la ville, il scande, il frotte contre les murs des prisons,
il cherche la parole, il invente les mots, il devient archéologue,
il cherche l’altitude, il construit des cabanes, il récupère les restes,
il se sent égaré, il pense avec
Texte introductif
Revue Pli, numéro 01, 2013