[ Nous reproduisons ici, à l’état brut,
l’ensemble des documents qui ont composé ce cahier spécial. ]
SOMMAIRE
Le porteur de lettres – 1977
J’avais commencé par le « R » de Révolution que je portais serré
dans mon poing fermé et tendu puis j’ai décidé de porter à ma
façon toutes les lettres de l’alphabet… Trop lourdes, moi fatigué,
j’ai arrêté mes transports. Croquis sur feuille quadrillée – 4 pages
À quel jeu on joue ? (ou !) – 1996
Au Kenya à Malindi après mon exposition « Poker » au casino, j’ai
fabriqué un jeu de cartes impossibles. Extrait – 5 pages
Pour L’immortelle mort du monde – 2007
de Robert Filliou
Dans un espace animé par Valentine Verhaeghe :
une joyeuse création-performance avec Julien Blaine, Cédric Doutriaux,
John Giorno, Rosine Feferman, Masahiro Handa, Adrienne Larue,
Joachim Montessuis, Jeanne Poitevin, Didier Silhol, Li-ping Ting,
Valentine Verhaeghe, Michel Collet, Bob Lens, Joël Hubaut, Éléonore
Bak, Gloria Massana, Philip Corner, Matthieu Messagier…
J’avais improvisé fidèlement sur ça, considérant mon texte, comme
toujours comme une partition :
Je suis venu ici pour Robert F. et Valentine V.
Texte scénario – 13 pages
Le trick, c’est le truc ! – 2017/2019
Un poëme-partition en hommage aux skateurs – 4 pages
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Le porteur de lettres – 1977
Porter C ou U & X & A ou V
Porter E & F
Porter T & C ou U
Porter Z & Y
À quel jeu on joue ? (ou !) – 1996
[ Cet extrait a précédé la publication d’un livre d’artiste, édité par Pli, en mars 2022, sous le titre CASINO PROLO ]
Je suis venu ici
pour Robert F.
&
Valentine V.
Le trick, c’est le truc ! – 2017/2019
(Texte provisoire mais serait publié ainsi !)
Une planche portée par 3 roulements à billes de tailles variables, avec un
système destiné à la diriger. La petite planche supportant le roulement
avant, pivotait autour de son axe pour plus ou moins bien diriger la
machine roulante. Ce «volant» pouvait se manœuvrer avec les mains
ou, pour les plus habiles, avec les pieds selon la manière de s’asseoir sur
la planche porteuse. Notre «planche à roulettes» (votre «skate» en bon
franglais.) Ma dernière carriole a fonctionné jusqu’à l’été de 1950 *.
Jean Santelli
* Itou moi autour des années 50, j’avais entre 8 et 10 ans :
Les genoux et les coudes couronnés et le front décoré par nos croûtes
éternelles …
Oui : au milieu du siècle dernier,
D’abord il fallait faire ami-ami avec un garagiste pour qu’il nous
offre quelques gros roulements à bille.
Puis il fallait faire ami-ami avec un menuisier pour qu’il nous file une
bonne vieille planche bien épaisse.
Ensuite il nous fallait faire ami-ami avec un ferronnier pour qu’il nous
donne une solide tige de fer, une vis et son écrou, écrou hexagonal
ou mieux écrou papillon.
Enfin il nous fallait trouver une chignole ou un vilebrequin et une
scie à bois.
Et voilà nous pouvions fabriquer cette ancêtre de vos skates :
Une baraque*.
Mais elle était dirigeable et on la pratiquait plutôt assis ou couché
sur le ventre que debout…
Préhistoire close.
On en vient à votre histoire : (…)
*nommée aussi une carriole ou en français de France une luge a roulettes.
Tout se passe entre la queue et le nez :
Tail and Nose
Tous et toutes sur le pont : Board or Deck
Et tout se déroule, comme il se doit, sur les trucks.
La machine est en sandwich entre les pads et le grip ;
entre la matière qui amortit et la matière noire qui accroche.
Apprendre à être ce skateur normal (regular),
le pied gauche sur le nez et le pied droit sur la queue
Ou un skateur anormal (goofy),
le pied droit sur le nez et le pied gauche sur la queue
Ou un insensé (switch) un normal
et ils et elles en inventent…
Et maintenant on mélangé tout ça :
c’est le chant des planches avec Nollie shove-it, varial
flip, varial heel flip…
Et maintenant, ça va y aller :
On va catcher
On va rentrer
On va sortir
On va replaquer
On va glisser
On va rouler
On va faire le trottoir
On va se casser la gueule
On va se briser les coudes
On va se détruire les genoux
ça va saigner…
On va pratiquer
On va décoller
On va se défier !
And now : kiss the rail !
And now : lip tricks !
And now : backside and frontside !
And now : Fackie, Switchstance !
And now go to le coping !
Go to the curb
Are you pop ?
Are you flat ?
Are you vert ?
Go to the run .
Je t’admire jeune regular and you goofy fillette !
On va se casser la gueule
On va se briser les coudes
On va se détruire les genoux
ça va saigner…
flat ! flat ! flat ! […]
pop ! pop! pop ! pop ! […]
curb ! curb! curb ! […]
run ! run ! run ! […]
pop ! flat ! run ! curb ! […]
flat ! curb ! pop ! run ! […]
curb ! run ! flat ! pop ! […]
run ! flat ! pop ! run ! […]
around the pop…
again & encore : >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>
L’idée est simple :
Faire un concert live au milieu ou aux côtés du Skate Park de la friche
1/ enregistrement et propagation des sons des skateurs invités
(the bests) + les habitués de la friche : sons et bruits des skates,
cris et appels des skateurs. (Live)
2/ en superposition une bande son d’un enregistrement de même
origine : sons et bruits des skates, cris et appels des skateurs.
(enregistrés et traités)
3/ improvisation musicale d’un groupe de musiciens.
4/ lecture performée de Julien Blaine en impro avec les musiciens…
5/ Enregistrement du concert pour éditer un CD ou un DVD.
Julien Blaine
Cahier Spécial, Revue Pli, numéro 11