Oracle et Une symétrie

ORACLE

J’avais tord ce n’est pas
la souffrance qui est simple, le plaisir qui est difficile
Comment se fait-il que j’ai vécu de cette façon
me retenant de pisser
un miroir rayé par une conversation lointaine, livide en secret
inquiet de ce que les morts pourraient penser
Quelqu’un salue seulement avec la partie supérieure de sa tête
des cheveux bruns bouclés derrière un moniteur d’ordinateur
Aujourd’hui pendant une seconde une femme
est n’importe qui avec un corps
et on ne peut pas l’oublier
les boucles serrées de la moquette du bureau commencent à se défaire
Certains hommes sont aussi des femmes
de la même manière que la montagne est une terre
qu’un port est une terre et un parking
Refuse la différence entre similitude et différence
L’océan est en feu
flamme verte sur le cou d’un dieu
qui est un tas de rochers
qui ne s’excusent pas

UNE SYMÉTRIE


Un magnolia avant qu’il ne fleurisse se tient debout
nu comme une statue de l’antiquité
ou nu comme une chatte épilée, il fleurit d’abord
et puis reverdit. Une guoine vénère
grimpe dans les branches
pour être pris dans les bras une ancienne
indifférence qui
était moi. Or il est possible que je sois
un petit bonhomme chauve. Que je ne sois ni
une belle aux gros seins et aux hanches larges
ni un petit bonhomme chauve. Une antilope, un élan, une biche
sur le tapis, un arbre rachitique.
La figure trapu sans genre
en solo, floue, les mains sur les hanches, qui se répète.
Une vie somptueuse d’hiver et
Des couleurs d’été à côté de
bandes serrées à carreaux
se rapprochent du large centre vert
où on se cherche l’un l’autre,
un bois, une pâture, un parc, un jardin, un terre-plein central
placé dans un bord en béton
à l’intérieur d’un parking payant. Ça fait quoi de se tenir debout
à l’extérieur d’une maison la nuit dont les lumières sont allumées.
Dont les lumières sont allumées.

Ari Banias
Traductions par John DeWitt et Lise Thiollier
Cahier spécial poésie Anglophone
Revue Pli, numéro 08, 2017

Pli n°8
Écrit
Ari Banias