Que de la poésie du passé…
Comme si Jude Stéfan n’était pas DANS Catulle
Pennequin dans Péguy et Walser
Comme si Prigent n’avait lu ni Martial ni Bodel ni Doudin
Et Guyotat jamais lu Saint-Amant
Comme si Eluard avait pas publié son anthologie de la poésie du passé
Comme si ne revenaient comme des balles Rimbaud, Lautréamont, Mallarmé
Chaque fois qu’il s’agit d’être Moderne
Comme si Ossang ignorait Olivier Larronde
Et Ponge, Malherbe
Comme si le vivant Burroughs n’était pas mort depuis 20 ans et né il y a 100 ans
Et comme si Rothenberg ignorait tout de la poésie Amérindienne
Et comme si Caillois et Péret étaient les crevards sans mémoire de toutes les poésies anciennes
Comme si Cédric Demangeot n’avait jamais entendu le nom de Andreas Gryphius
Comme Si Ilarie Voronca n’avait jamais lu les vieux chants du mort du peuple Roumain
Comme si Patrick Beurard-Valdoye n’avait jamais lu Kurt Schwitters
Et comme si Henri Chopin n’avait pas lu les poètes du Moyen-Age
Et comme si Savitzkaya ignorait Sebastian Brant
Et comme si….
Le passé, c’est ta grande gueule de petit con de poète véreux et subventionné, l’avant-garde de ton
cul bouché, d’écrivaillon poussif et inoffensif. Bon à rien sauf à te piquer la gueule avec un mauvais
jaja qui te contente (puisque tu te contentes de rien) dans les vernissages, les cocktails, les marchés,
les salons. Bon tout juste à gerber sur tout ce que tu n’as pas su apprendre, en bon spécialiste de l’abîme feinté.
Le passé c’est toi, ton statut de poète autoproclamé, ton ignorance crasse, ta posture bien cambrée
d’écrivain de métier, pute extravertie de l’art de dire des conneries, avec ton bic ou ton apple, qui
fait croître le désert, car dès que tu ouvres ta gueule de chien de garde, c’est un coup de canif donné
à la vérité et que tu ne te rends même plus compte que tu es plus imbécile que le public que tu
n’auras jamais de toute façon …
Va crever !
Mange tes morts !
Anonyme
Revue Pli, numéro 02, 2014