Texte 1 et 2

des airs de trahis emboîtent les pas nos rétines reines n’épousent pas vos voix, soit la bataille, jouons ! on a du temps plein air feux de camp compote de feux auras du bon tabac fait bouger tes petits chevaux pions poings dourcis mais s’épanchent emboîtent des pas notre tabac, lac gelé pas prêt à céder retordre du fil la langue indigène donne à l’occupant on a mangé nos maîtres nous oiseaux du toril sautillant au vent ne décorne dire que des corbeaux…. de pupitres sculptés on dirait ceux par nicola et giovanni pisano ils parlent dans des champs étoilés autour de menhirs bien verticaux tout ça pour dire : depuis notre plus jeune âge croyons en certaines icônes qui auraient nos voix ou l’inverse boire à la louche au fleuve du désoubli, “les grecs et nous avons un mot/moteur pour cela” il était devenu naturel plutôt que religieux comme parler émettre des sons biner manger et remettre – binaire – personnages appliqués dans une fièvre un rideau ouvert drapée dedans la paysanne aux joues roses fraîches aux bras vides et contenants (pourtant) de Malevič les sujets byzantins deviennent romans calés disproportionnés entre sur les colonnes que nous occuperions entières et d’où nous parlons aussi écrivons des métiers tâches quotidiennes les nôtres car ici et maintenant pas d’au-delà dématérialisant liseur de bonne aventure de sorte que la nôtre nous occupe tout entier comme à l’époque la sculpture de l’art roman l’architecture des airs de trahis emboîtent les pas nos rétines reines n’épousent pas vos voix auras du bon tabac lac gelé nous oiseaux du toril sautillant au vent ne décorne l’air le vent naturellement une intensité particulière quelqu’un je toi semblons être de leur espèce si

– l’écriture la pensée épuisent ce n’est pas ma faute je tombe souvent fascinée par une vie pure je déserte l’autre ne veux plus rien écouter –

la déposition du pontormo soit le mouvement l’arte di maniera
l’échelle manquante
mange la description la
narration de bout en bout des
détails
tant le moteur avale une forme tant
l’élan et la composition s’avale
de
juste un droit comme on doit dire c’est juste une image et
signifier c’est une image juste
pour laisser résonner
les bois
les forêts
les champs enfumés un sol pur prêt
la maniera des artistes enfiévrés de l’époque
enturbannés de neuf autour de couleurs acides sons qui
déconstruisent ouvrent les vannes
libre avant le mystère fricotait aussi avec la perspective claire
l’art là a dit avant la science un châle en forme de dédale
bicolore vers l’infini sur les épaules les épaules font partie du
corps
tendent loin des colonnes du jardin clos du temple tendent et
s’imaginent être un tout quoi qu’il en soit
comme qui dirait sortir du bloc de pierre de marbre de l’igloo
de mario merz mais ne pas totalement s’en défaire on y verrait
des épaules encore et des bras et derrière des rats tout mous
comme le ventre de naples -rien contre cette ville- on y verrait
certains anachronismes
un emportement de bouches des fonds de décors brouillés
calcinés ou acides
acides comme qui dirait: mordant de présents de lieux ou de
matériaux
comme qui dirait aussi bien notre maniera.

Sandrine Cuzzucoli
Revue Pli, numéro 10, 2019

Pli n°10
Écrit
Sandrine Cuzzucoli